Culture

100% polyester ou l’homéostasie cinématographique

Parmi les adeptes des salles obscures, il y a plusieurs catégories de spectateurs. Parmi eux, certains épluchent Télérama, les Inrocks, le Monde, l’Humanité ou La Croix pour ne pas perdre deux heures devant un film assassiné par les critiques auxquels ils font confiance. D’autres sont seulement sensibles au nom du réalisateur, de l’acteur principal ou même simplement l’esthétique girly lollipop , bourgeoise parisienne ou blockbuster boum boum américaine de l’affiche. Et c’est parfois une erreur…

100% cachemire

En effet, les sorties en salles des dernières semaines étaient particulièrement agréables et nous avons ainsi pu nous laisser bercer par la volupté burlesque de la fourrure d’Emmanuelle Seigner, assister aux tribulations de la Pierre Richard de l’espace dans Gravity, pleurer de bonheur devant l’adolescence impériale de Guillaume Galienne ou encore voir Martine se saisir à nouveau avec gourmandise des attributs de Xavier vingt ans après leurs premiers ébats.
Nos sorties cinéma étaient si enthousiasmantes que le taux d’endorphines de notre organisme avait atteint des sommets. Mais comme le veut la physiologie, il a bien fallu que ce niveau baisse, avec l’aide zélée de deux sorties du 11 Décembre 2013 : 100% cachemire et Je fais le mort.

Table des matières

100% cachemire

Si le film réalisé et interprété par Odeline Fion était plein de promesses, il s’est révélé plein de clichés, encore plus gros que les boucles d’oreilles en perle de Lady Palace.

Odeline Fion, du temps de sa splendeur

Valérie Lemercier, du temps de sa splendeur


La caricature de la rédactrice de mode avait déjà été diaboliquement interprétée par Meryl Streep. Ici, Valérie Lemercier nous offre la cruche à chien du 7ème déguisé en Dolce and Gabbana, dans les bureaux du magazine Elle, où tout le monde se pavane en tenues et accessoires validés par Cristina Cordula. Il y a bien une grosse mal habillée, mais on sent bien vite qu’elle ne sera pas au cœur de l’intrigue. Et attention, grand moment subversif-ouh-là-là-que-c’est-osé, notre héroïne adopte un bambin russe qu’elle ne trouve pas mignon.
C’est le moins que l’on puisse dire : ce blondinet a une mine et un comportement tellement horripilants que Gandhi lui même lui aurait mis une claque. Nous, on l’aurait bien Grégorysé dans la Seine plutôt que de le renvoyer dans sa Russie natale.
100% cachemire

Tu l’as pas volée celle-là


L’enfant se roule par terre et se jette d’ailleurs à l’eau spontanément pour manifester son désir de posséder un bouquetin en peluche. Cet animal, vendu par la chelou de SODA, deviendra le fil rouge de la séquence émotion finale. En résumé, ne dépensez pas votre argent pour aller voir 100% cachemire et investissez-le plutôt dans un pull ou des collants en laine du même nom.

Je fais le mort

Et économisez encore un peu en évitant de perdre également deux heures de vie devant Je fais le mort. Ce film de Jean-Paul Salomé offre à François Damiens un rôle à faire verdir de jalousie Horst Tappert. Maaaaaan Dieu que ce film est long…
Je fais le mort
Il raconte l’histoire d’un acteur, Jean Renault (à ne pas confondre avec Jean Reno, bien sur), boudé par la profession qui le juge trop tatillon. Du coup, le malheureux qui doit bien faire ses heures d’intermittent, se voit proposer de jouer la victime lors de la reconstitution d’une scène de crime à Megève.
Cette reconstitution est dirigée par une juge psychorigide interprétée par Géraldine Nakache. L’acteur, également fin limier, soulève de nombreuses incohérences et remet en question l’enquête de police. Ce comportement agace fortement la jeune et jolie juge, et les frictions incessantes avec l’acteur laissent présager d’une fin sous les plumes.
Le vrai suspense insoutenable tout au long de ce film est de savoir quand arrivera enfin le générique de fin.
 
cerealkiller

9 Commentaires

  1. Beyondzewords

    18 décembre 2013 at 9 h 30 min

    Je suis allée voir 100% cachemire hier soir, j’avais un léger a priori vu les critiques négatives et pourtant j’ai quand même passé un bon moment. Certes c’est plein de clichés mais j’ai ri. Je savais pertinemment qu’en allant voir une comédie, je n’allais pas réfléchir après le film, mais après tout, la seule chose que je demande à une comédie c’est de me faire rire. 100% cachemire a réussi sa mission.
    Je n’ai pas vu « Je fais le mort » et je ne pense pas aller le voir, j’ai le sentiment que la bande-annonce raconte déjà beaucoup du film.

  2. Lili loulou

    18 décembre 2013 at 11 h 45 min

    Le cachemire, y’a qu’à d’vrai!! Surtout quand il se mele à la
    Soie pour nous réchauffer les cuisses 😉

  3. Marie-Ange

    18 décembre 2013 at 12 h 01 min

    Bonjour,
    Je ne suis pas allée voir ces 2 films mais Emmanuelle Béart-Naise votre chroniqueuse a un brillant brin de plume. J’ai hâte de lire à nouveau ses chroniques.

    1. yulia baba

      18 décembre 2013 at 13 h 53 min

      Je trouve aussi, je pense que je vais la garder! 🙂

  4. El Grandé Padré

    18 décembre 2013 at 12 h 09 min

    Merci pour les infos,
    Je cherchais des navets pour la soupe !

  5. Aurore

    18 décembre 2013 at 13 h 37 min

    Autant j’avais vu les critiques assassines pour le film de Lemercier et l’évitais donc en conséquence, autant  » Je fais le mort » était dans ma liste. Bon, j’irai voir autre chose quand j’aurai l’occasion d’aller au ciné ( le prochain ça sera surement  » Mandela » )

    1. yulia baba

      18 décembre 2013 at 13 h 53 min

      Effectivement, Mandela me tente bien aussi!

  6. My Little Discoveries

    19 décembre 2013 at 9 h 16 min

    J’ai gagné des places pour ces 2 films, mais vu la qualité des autres sorties de cette fin d’année je n’ai pas forcément envie de perdre du temps en allant lers voir… Merci pour ce billet!!

  7. Fine Bessot

    19 décembre 2013 at 10 h 32 min

    Je laisse de côté le « 100% cachemire » (je me demande si le titre est vraiment approprié, parce que j’adore le cachemire quand je peux m’en payer !) par contre j’ai vu « Je fais le mort » avec un certain plaisir. Pourtant au départ le film avait un handicap en la personne de François Damien, c’est la deuxième fois que je le vois après « L’Arnacoeur » que je n’avais pas du tout aimé (question de génération, je suppose, j’avais adoré Dirty Dancing, mais là n’est pas le sujet). Je trouve l’intrigue plutôt bien agencée. Bien sûr ils finissent ensemble, mais bon, que faire ?
    Dans « All is lost » Robert Redford s’en sort alors que vraiment, tout était perdu, la symbolique de la fin : faire feu de tout bois, est magistrale !
    Comme quoi il ne faut douter de rien.
    Ce serait chouette si la vie était comme au cinéma, ou comme une boite de chocolat !
    Amitiés de Fine.

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