Bienvenue dans le monde magique de Louboutin

 
J’ai lu quelque part qu’une femme qui n’avait pas sa paire de Louboutin à 30 ans avait loupé sa vie. Moi qui ne me trouvais déjà pas forcement très en avance sur mon épanouissement personnel de trentenaire, voilà que j’apprends que je suis en plus une looseuse. L’escarpin à semelle rouge est devenu un tel phénomène que ce diktat de la mode nous pousse à acheter des chaussures quasi importables à 600€ la paire.

 
 
Lady Claude ou Pigalle? Choissisez votre modèle
Mais pourquoi les chaussures Louboutin font un tel effet aux femmes? Est-ce la semelle rouge qui tel un taureau enragé nous fait foncer sur ces escarpins? Les femmes avaient-elles toutes le rêve secret de ressembler à des prostituées et peuvent assouvirent ce besoin en achetant une paire de Pigalle? C’est curieux, quand j’étais plus jeune, je m’imaginais à 30 ans porter des choses plus chics que des chaussures qui s’appelle Pigalle…
Aujourd’hui, une femme qui porte des Louboutin fait l’admiration de ses congénères. On ne la regarde plus comme avant. C’est plus qu’une histoire de mode mais c’est une histoire de rang social. En portant ces objets du désir, une femme montre qu’elle a réussi dans la vie. Quelle réussite marketing, chapeau monsieur Louboutin.
Résultat, comme nous sommes souvent faibles face aux chaussures et très bien conditionnées, il nous en faut, c’est vital. J’avoue en avoir essayé une paire et avoir eu instantanément une sensation de pouvoir et de supériorité monter en moi. Mais à 500 ou 600€ la paire, s’acheter des Louboutin est un achat muri et réfléchi. On économise pendant des mois pour s’en acheter une unique paire. Il faut donc bien la choisir pour être sûre de trouver son modèle idéal.
Un après-midi chez Minuit moins 7
Mais porter des Louboutin, c’est aussi un sacerdoce. Après avoir dépensé un demi-loyer pour les acquérir, il faut ensuite les apprivoiser et les choyer. Je ne parle même pas du talent qu’il faut développer pour marcher avec 12 cm de talons en ayant l’air d’une princesse, mais c’est surtout qu’il faut s’approprier l’escarpin pour qu’il devienne sien. Pour que la chaussure soit portable, il faut l’accommoder pour qu’elle ne fasse qu’une avec son peton. Élargissement, assouplissement du cuir, patins…

Il suffit d’aller faire un tour chez le cordonnier spécialiste des Louboutin, Minuit moins 7, dans le 1er arrondissement, pour comprendre. C’est une expérience particulière, on entre alors dans un monde à part. Cette jolie cordonnerie à l’ancienne est remplie de Cendrillons qui viennent préparer leurs escarpins pour le bal. Sous le regard complices de Dita von teese et Arielle Dombasle en photos au mur, les parisiennes chics accompagnées de leur bichons apportent leur Louboutin au cordonnier comme s’il s’agissait d’un objet sacré pour que l’artisan, de ses mains magiques, les transforment en Reines du monde.
Venue accompagner une amie déjà heureuse propriétaire d’une paire, je regarde alors mes pieds, honteuse. Je porte une paire de ballerines André. Pourvu que personne ne s’en rende compte ! Car Louboutin, c’est une secte, on en est ou on n’en est pas. Et moi je n’en suis pas…encore.
Je vous laisse, je vais de ce pas essayer de m’en trouver une paire un peu moins chère sur ebay. Tant pis, je ne partirai pas en vacances cette année. Mais qui a besoin de vacances quand on a d’aussi jolies chaussures aux pieds ?

L'objet du desir : la simple pump 70mm version mat