Non, un film roumain de 2h30 dans un monastère n'est pas forcément chiant
Ça n’était pas gagné d’avance mais Au-delà des collines, le nouveau film du cinéaste roumain Cristian Mungiu est un petit chef d’œuvre d’esthétisme, d’émotion dans lequel on est emporté si on fait l’effort (et c’est pas facile, je le concède) de s’intéresser de prime abord à un film roumain de 2h30 racontant l’histoire de deux femmes enfermées dans un monastère.
Ok, le synopsis ne fait pas rêver vue comme ça et vous avez plutôt envie de passer votre chemin pour aller voir un film avec Kad Merad dans la salle à coté. Mais si je vous dit qu’il y a à la fois dans ce film des scènes d’amour saphiques et un exorcisme dans la plus pure tradition des films d’épouvante américain, ça commence à vous plaire? Allez, c’est parti pour 2h30 au delà des collines.
Alina la blonde (Cristina Flutur) revient d’Allemagne pour y emmener Voichita la brune (Cosmina Stratan), la seule personne qu’elle n’ait jamais aimée. La blonde, la brune, on se croirait dans un film de David Lynch… Mais pas de bol, Voichita a rencontré Dieu et vit dans un monastère. Les deux femmes avaient toujours été très proches mais en amour, il est difficile d’avoir Dieu comme rival.
Alors que l’une est totalement rentrée dans le carcan de la vie monacale, l’autre essaye au contraire de l’en faire sortir de toutes ses forces. Ne rentrant pas dans le moule de cette vie dédiée à Dieu, les religieux décident alors de la soigner, de la pire manière qu’il soit, en l’exorcisant.
Ce film s’inspire d’une histoire vraie, celle d’une religieuse roumaine schizophrène retrouvée morte après un exorcisme en 1995. Et oui, en Roumanie, on fait encore des exorcismes… Le sujet fait froid dans le dos et savoir qu’il s’agit d’un fait-divers si proche de nous donne encore plus de poids au récit. Le contexte du film, ce monastère roumain coupé de tout, au delà des collines, nous plonge dans une atmosphère glaciale et sortie d’un autre âge. On a du mal à croire que cette histoire a lieu de nos jours.
Ce film roumain lent et long peut être vécu comme une épreuve à cause de son austérité mais aussi comme une découverte, ce qui a été mon cas. J’ai aimé l’esthétisme dépourvu de tout artifice, le naturel des actrices, le souci du détail, la simplicité du récit.
Le réalisateur ne cherche pas à nous en mettre plein la vue mais s’intéresse à la complexité des sentiments, des relations entre les deux jeunes filles et l’émotion que cela nous procure. Un film difficile d’accès mais une belle surprise pour ceux qui auront le courage de passer outre cette austérité.
Au dela des collines, sortie le 21 novembre 2012
Helena
24 septembre 2012 at 14 h 43 minBonjour!
Il a l air interessant ce film ,on a pas besoin de s etouffer de rire pour avoir vu un bon film, il y a des sujets reels ,plus difficiles de la vie qui peuvent etre bien a decouvrir…
Merci et bises!
Sylvie, enfin moi
24 septembre 2012 at 19 h 50 minJe te crois… Mais bon…
Bises