La vie d'Adèle, une palme d'or passionnée et tourmentée

Quelques mois après avoir remporté la palme d’or à Cannes, le film d’Abdellatif Kechiche La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 est sorti ce mercredi au cinéma. Je vais toujours voir les Palmes d’or au ciné, c’est un principe. Je ne les loupe jamais, ce qui m’a permis de vivre de très beaux moments de cinéma (comme Le pianiste, Polanski, 2002) comme des plus difficiles (le ruban blanc, Haneke, 2009, ouch, j’en souffre encore).
Cette année, j’attendais tout particulièrement ce film. J’avais lu la BD dont le film est inspiré « Le bleu est une couleur chaude », que j’avais beaucoup aimé. J’avais hate de voir comment le réalisateur l’avait adapté au cinéma. Les deux actrices principales Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, qui ont été aussi récompensées à Cannes, m’ont aussi donnée très envie de découvrir le film.

J’ai donc pris sur moi hier soir pour trouver le courage d’aller voir un film qui dure 3h après une journée de boulot et je suis allée voir La vie d’Adèle.

La vie d’Adèle, chapitre 1

Adèle est une jeune fille de 16 ans qui va au lycée et sort avec des garçons comme toutes les ados de son âge. Sa vie bascule le jour où elle croise Emma, une jeune étudiante aux cheveux bleus, avec qui elle va vivre une historire sensuelle et profonde pendant plusieurs années. Une relation qui lui fait découvrir le désir et lui permet de s’affirmer en tant que femme et adulte.
Le film est divisé en deux parties. La première période est celle du lycée. Tout est centré autour d’Adèle. Pour le coup, le titre est bien choisi. La vie d’Adèle… et dans tous ses détails! Adèle mange en regardant Questions pour un champion, Adèle dort, Adèle ronfle, Adèle se promène dans la rue, Adèle suit des cours de français. J’ai trouvé cette première partie assez ennuyeuse car le réalisateur nous plonge dans la vie quotidienne et banale de la jeune fille. On a compris l’idée mais 5 minutes à la regarder manger des pates la bouche ouverte en gros plan, c’est long. Et c’est comme ça pour chaque moment de sa journée. J’aurai aisément enlevé 1heure de cette partie pour arriver directement à l’essentiel (le film n’aurait plus fait que 2h, ce qui n’aurait pas été un mal). Heureusement, le film commence vraiment au moment où Emma rentre dans sa vie.
Adèle rencontre Emma, leur histoire commence tout juste. Elles se rencontrent, se découvre, apprennent à vivre cette nouvelle relation. Il faut dire que l’alchimie entre les deux actrices fonctionne très bien. Elles brillent, elles rayonnent. Elles font vivre le film.

La vie d’Adèle, chapitre 2

Le second chapitre est celui de l’age adulte, quelques années plus tard. Adèle travaille désormais comme institutrice en maternelle. Emma est peintre, elle tente de se faire connaitre et d’exposer.
Cette seconde partie est pour moi la plus réussie. Tout le talent des deux actrices se revèle dans la suite de l’histoire, plus dramatique. Après le temps du bonheur et de l’épanouissement, voici le temps des doutes et des larmes. Cette partie est beaucoup plus intense, plus dure, plus triste. Toute la force du film se révèle.
Le film a fait polémique pour ses scènes de sexe très crues entre les actrices. J’avoue que sans avoir été choquée car je sais comment une fille est faite à priori, j’ai trouvé qu’on allait encore une fois un peu trop loin dans le détail. Ces scènes sont longues, filmées en gros plan, on examine tous les recoins des corps des deux actrices. J’ai parfois eu l’impression que le film était surtout une excuse pour assouvir un désir très personnel d’un réalisateur fantasmant sur les amours saphiques et qui se ferait juste plaisir. Avais-je vraiment envie de voir en gros plan le moindre détail jusqu’à l’interieur du postérieur de Lea Seydoux? pas vraiment en fait. Garder une part de mystère, ça ne fait pas mal parfois.

 La vie d’Adèle, un film qui marque

La vie d’Adèle est clairement un film qui va diviser. Ca n’est pas un film facile d’accès. Il est long et lent, cru et surement choquant pour certains. Pour ma part, j’ai aimé ce film, par la force de ses personnages et de ses actrices. Le talent de Léa Seydoux et le naturel d’Adèle Exarchopoulos en font un film marquant. Ca n’est pas ma palme d’or préférée, je ne sais pas si je l’aurai moi même choisi dans la selection de cette année mais c’est un bon film, c’est incontestable. C’est aussi un beau film, passionné, qui montre l’amour absolu. Je le conseille donc à tout ceux qui aiment le cinéma et les belles histoires d’amour.