Dracula (ou pas)
Ce soir, nouvelle expérience : la comédie musicale. Pas que je ne sois fan du genre mais on m’a proposé une invitation et dans un instant de faiblesse, je l’ai accepté. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je suis curieuse de nature et ouverte d’esprit, alors pourquoi pas? Allons donc découvrir la dernière merveille de Kamel Ouali: Dracula, l’amour plus fort que la mort. Rien que le titre, on rigole doucement. La soirée s’annonce donc bonne.
C’est indéniable, la comédie musicale est à la mode. A chaque période de crise, elle revient au galop. De nos jours, on a besoin de rêver, ma bonne dame, d’avoir de grands idéaux. On veut chanter, on veut danser pour oublier le quotidien. Soit.
J’avoue avoir déjà assisté à genre de spectacle en allant voir Notre Dame de Paris il y a une dizaine d’années et oui, je le confesse un peu honteusement, j’avais aimé ça.
Mais Kamel n’est pas Richard Cocciante. Et ça, je l’ai appris à mes dépends ce soir. Et le pire, c’est que j’ai été volontaire. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Mais moi, je suis comme ça, je laisse ma chance au produit. Alors vas y Kamel, éblouis moi, je ne demande que ça. Mets un peu de magie et de beauté dans mon quotidien de parisienne stressée.
Table des matières
Dracula, l’amour plus fort que la mort, c’est quoi?
Dracula, l’amour plus fort que la mort, est le nouveau spectacle musical de Kamel Ouali au Palais des Sports de Paris à partir du 30 septembre 2011. Plus qu’une comédie musicale, il s’agit d’un spectacle d’un nouveau genre en quelque sorte car Ouali a « voulu surprendre et apporter sa touche au genre du ‘musical' » en s’amusant avec la technologie.
L’affiche nous annonce 50 danseurs sur scène, des magiciens, un danseur unijambiste, des effets spéciaux, de la 3D… Et pourquoi pas des stripteaseuses à la fin du spectacle ou une immolation par le feu? Il y aurait-il quelque chose à cacher derrière tout ce barouf? Malheureusement, je crois bien que oui.
Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau, Aimer c’est monter si haut, Et toucher les ailes des oiseaux…
Les décors et costumes
Pour son Dracula, Kamel a choisi une orientation glamrock ou plutot glamgoth’. Les comédiens ressemblent à des drags queen gothiques, les producteurs ayant eu visiblement un prix de gros sur les paillettes, perruques roses et violettes. C’est Dracula version Lady Gaga. On est loin de l’ambiance dandy, sombre et élégante du film de Coppola.
Classe : Le Dracula de Coppola
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Pas classe : Les vampires drag queens de Kamel Ouali
La choré
Kamel Ouali : « Il y a des passages de danse incroyables dans Dracula« . Il n’y va pas avec le dos de la cuillère Kamel.
Il se vante sur le nombre de danseurs comme s’il avait fait un concours pour savoir combien il pouvait en caser au maximum sur scène. Mais le nombre ne fait pas la qualité, Kamel. Des danseurs, il y en a partout. Ça grouille, ça bouge dans tous les sens. On a le droit à des scènes dignes des plateaux de la star ac grande époque avec des robes qui volent au vent grâce à des ventilateurs, des trapézistes… tout ça est bien lourdaud. Il y a aucune grâce, aucun charme, aucun moment d’émotion. J’ai soudainement envie de revoir un spectacle de Pina Bausch pour me laver les yeux.
Mais où est Charlie?
La musique
Si tout le reste n’est pas très bon mais encore passable, c’est clairement la musique qui pêche dans cette production. Sans parler de la bande sonore certainement réalisée en 2 jours, les paroles valent leur pesant de cachous. La pauvreté du texte et des rimes est à pleurer mais on note une véritable propension au jeu de mots comme la formidable astuce « laissez Lucie faire/ Lucifer » ou l’admirable chanson titre « En transe… ylvanie ». On dirait presque que c’est jean Roucas qui s’est collé aux paroles. J’ai ensuite appris que le texte de la chanson « 1,2,3 » (Laissez Lucie faire) était de Jenifer Ayache de Superbus. Ca explique certaines choses. Rappelons le bon mot de maître Philippe Manoeuvre: « Superbus est au rock ce que le vinyl est au cuir. » Ca se confirme.
Verdict
Dracula, c’est 12 millions d’euros d’investissement, 90 personnes, 400 costumes, 150 perruques, 30 danseurs, 7 chanteurs. Mais Kamel, pourquoi dépenser autant d’argent pour déverser de la soupe tiède aux gens ? Ne méritent-ils pas mieux? Le peuple français n’a t’il pas aussi le droit à des moments de grâce comme dans les représentations de Rudolph Noureev, Maurice Béjart, Angelin Preljocaj ou Pina Bausch? Chez eux, juste les corps et la danse suffisent à nous emporter loin. Pas besoin de perruque, de lunettes 3D, ni même de convoquer le chœur de l’armée rouge dans son intégralité sur scène.
Peut être que je n’étais juste pas la cible de ce genre de spectacle mais en tout cas, on ne m’y reprendra plus !
Romain
6 octobre 2011 at 21 h 31 minEt bien, je ne suis absolument pas d’accord avec cet avis! Non pas que je souhaite le remettre en cause ou que je désire vous faire changer d’avis (vu le ton assez catégorique, je n’y arriverais de toute manière pas)… J’ai eu la chance d’assister et au showcase de présentation à la presse et à la première. Comme vous, il s’agissait d’invitations mais à la différence de vous, j’ai été agréablement surpris…
Bien sûr et avant tout, je ne dirais pas que les comédies musicales ne sont plus un phénomène de mode mais bien un pan de la culture populaire actuelle, eu égard au succès qu’elles rencontrent depuis plus d’une décennie. Et je ne parle pas simplement des superproductions!
Tout d’abord, il faut préciser que Kamel Ouali a décidé de revisiter le mythe de Dracula, en s’inspirant « librement » du livre de Stocker. C’est peut-être là d’ailleurs le fond du problème, pour vous.
Concernant les costumes, bien sûr qu’ils sont différents de ceux très marqués par l’époque du Dracula de Coppola. Mais qu’attend-on d’un spectacle musical? Qu’il répète ce qui a été fait en 1992? Certainement pas! Alors oui, il y a des paillettes. Oui, il y a du maquillage outré. En revanche, concernant les perruques roses et violettes, à mon avis, nous n’avons pas dû voir le même spectacle… Moi, j’y ai vu des décors grandioses, sombres et gothiques mis au service du spectacle. Pas simplement pour remplir la scène mais bien pour servir l’histoire. Les costumes quant à eux sont, comme vous le dites, glamrock mais dans tout ce que cela comporte de plus flatteur. A mon sens, il s’agit d’une belle synthèse de l’héritage vampirique et de la modernité de Dominique Borg et Kamel Ouali. Enfin, j’aimerais préciser que la photo que vous avez choisie présente deux défauts. D’une part, il s’agit des costumes du showcase. D’autre part, elle ne fait figurer que des personnages biens particuliers. En effet, il ne s’agit que de « vampires » parmi lesquelles il y a une femme-enfant (d’où la perruque rose), deux tentatrices (d’où des costumes assez dénudés) et un homme androgyne et ambigüe à souhait (d’où le maquillage et la tenue « originale).
Après, je suis d’accord avec vous. La qualité des chansons est inégale. Toutefois, il y a quand même de très beaux moments d’émotions, notamment le vol de l’Ange qui est magnifique tant à voir, qu’à entendre! Quel dommage que vous soyez arrêtée aux chansons les moins intéressantes pour mettre de coté les plus réussies… Enfin et si les chansons ne sont pas forcément toutes à mon gout, elles sont tout de même interprétées par des artistes de talent, qui chantent tous justes (ce qui n’est pas négligeable à l’heure actuelle).
Enfin et c’est là mon plus grand point de désaccord: la danse. On peut dire beaucoup de choses sur ce spectacle mais pas que la danse et la chorégraphie sont de mauvaise qualité! Outre les tableaux collectifs qui sont d’une grande qualité: visuellement, c’est simplement beau et en place. Enfin et question émotion, vous n’avez pas pu ne pas être touchée par le couple que forment Nathalie Fauquette et Golan Yosef. Je les trouve simplement incroyables… Il y a une telle connivence et ils transmettent tellement d’émotions qu’à de nombreuses reprises, j’ai frissonné en les voyant. Et vous qui semblez passionnée par la danse, vous n’avez pas pu ne pas penser au Boléro de Béjart lors du dernier tableau dansé par Golan Yosef! A nouveau, vous avez choisi une photo du showcase qui ne rend pas grâce au spectacle et encore moins à ses chorégraphies.
Comme vous vous en doutez donc, mon verdict est diamétralement opposé au vôtre… J’ai été envouté par cette adaptation résolument moderne. C’est un spectacle vivant dans tout ce que cela comporte. J’ai ri. J’ai été ébahi par les nombreux numéros de magie. J’ai été transporté lors de la séquence 3D. J’ai été touché à certains moments. Particulièrement par ces deux magnifiques danseurs qui interprètent Dracula et Mina unis dans cet amour impossible… Leurs apparitions sont presque quasiment tous de purs moment de grâce.
Bref, c’est un spectacle que j’irais revoir avec plaisir. Sincèrement!
Yulia Baba
6 octobre 2011 at 21 h 51 minMerci Romain pour ton commentaire. Ton avis est très intéressant. Ca me fait plaisir de te lire car tu as l’air vraiment heureux et transporté par ce que tu as vu. Effectivement, nous n’avons pas vécu le spectacle de la même manière mais s’il a réussi à te toucher, c’est qu’il a atteint son but, et ça, c’est respectable.
alice
25 février 2012 at 12 h 29 minJe trouve que tu as tort . Je n’aime pas ta façon de rabaisser cette comédie musicale qui a été élue meilleure comédie musicale . Bref je trouve que ton article n’a aucun intérêt si se n’est de te moquer de ce spectacle !!!!