Culture

Charlotte, de David Foenkinos

David Foenkinos est un habitué des romans légers, des bluettes sympathiques qui se lisent rapidement et qui laissent le sourire au lèvres, à défaut de quelque chose de plus profond. Avec Charlotte, roman sur Charlotte Salomon, une jeune peintre juive disparue à Auschwitz pendant la Shoah, il change de registre. On est loin cette fois-ci des délicates histoires d’amour traitées dans ses précédents livres. Manifestement, cela lui réussi puisqu’il a obtenu pour ce livre le Renaudot et le Goncourt des Lycéens.
charlottesalomonFoenkinos est obsédé depuis longtemps par cette artiste, si bien qu’il souhaitait écrire son histoire sans jamais réussir à trouver les mots pour décrire cette tragédie. Dans le roman, parfois le « je » revient à la surface, et il nous raconte la genèse de ce livre, les lieux qu’il a visité et personnes qu’il a rencontré pour écrire son histoire. C’est un « je » admiratif, fasciné par une artiste de génie.
Charlotte Salomon est née dans une famille juive en 1917 à Berlin. Après la Nuit de Cristal, fin 1938, elle est envoyée sur la Côte d’Azur avec ses grands parents. Hantée par de nombreux suicides dans sa famille, exilée, elle réalise de 1940 à 1942 son œuvre « Vie ? ou Théâtre ? », une trilogie avec près de 800 gouaches, qu’elle considère comme toute sa vie. Elle avait 26 ans lorsqu’elle fut arrêtée et gazée à Auschwitz.

Portrait de Charlotte Salomon en 1939

Portrait de Charlotte Salomon en 1939


L’auteur nous préviens donc dès le départ que cette histoire va être terrible : “Ce roman s’inspire de la vie de Charlotte Salomon. Une peintre allemande assassinée à 26 ans, alors qu’elle était enceinte. Ma principale source est son œuvre autobiographique : Vie ? ou théâtre?
Dans ce livre, l’écriture m’a tout d’abord gênée. Il s’agit de phrase courtes, comme une sorte de poème en prose. Par exemple, l’auteur revient à la ligne à chaque fin de phrase. J’ai dans un premier temps trouvé cette écriture trop naïve, trop facile. Finalement, je me suis laissée prendre par le style et j’ai fini par me laisser bercée par cette petite musique de l’écriture de Foenkinos.
Charlotte est un texte court, qu’on lit rapidement et avec plaisir. Néanmoins, j’ai trouvé que le livre restait assez superficiel et bien que la vie de l’héroïne soit tragique, je n’ai jamais vraiment été touchée. On ne rentre jamais vraiment en profondeur et l’on survole donc cette histoire sans vraiment rentrer dedans.
Charlotte Salomon Vie ? ou Théâtre ? (f. 4277) Joods Historisch Museum, Amsterdam © Fondation Charlotte Salomon, Amsterdam

Charlotte Salomon
Vie ? ou Théâtre ? (f. 4277)
Joods Historisch Museum, Amsterdam
© Fondation Charlotte Salomon, Amsterdam


Ce livre ne restera pour ma part pas dans les annales mais il a tout de même le grand intérêt de nous faire connaitre la peintre Charlotte Salomon et m’a donné personnellement l’envie de découvrir son œuvre.
Et pour ça, je te dis merci David, pour m’avoir ouvert les yeux sur une peintre de grand talent et d’une grande sensibilité que je ne connaissais pas.
Charlotte-Salomon
Charlotte, de David Foenkinos
Gallimard, 224 p
couverturecharlotte

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